jeudi 3 decembre 2015 par RFI

Déjà très affectée par le dérèglement climatique (pluviométrie aléatoire, érosion des côtes), la Côte d'Ivoire perd 200 000 hectares de forêt par an, en grande partie à cause de l'agriculture intensive. Cette situation alarmante a incité le gouvernement a lancer une campagne zéro déforestation exposée à la COP21. Interview.

Rodrigue N'Guessan Koffi vous êtes directeur de la maîtrise de l'eau et de la modernisation des exploitations agricoles au ministère ivoirien de l'Agriculture. Le principal souci de la Côte d'Ivoire en terme d'environnement, c'est la déforestation*. Avec deux tiers de la population ivoirienne qui vit de l'agriculture, comment allez-vous régler ce problème gigantesque ?

Nous avons lancé ce concept zéro déforestation au niveau national. Pour pouvoir réussir, il faut d'abord communiquer. Communiquer avec les populations pour qu'elles comprennent quelle est l'importance des forêts. C'est la première des choses. La deuxième, c'est les mesures envisagées. Certaines mesures ont déjà été prises par le passé. Auparavant les populations n'avaient pas vraiment de droit sur l'arbre. Le nouveau code foncier de 2014 leur attribue ce droit. Et dans le cadre de la mise en ?uvre du concept agriculture-zéro déforestation nous avons prévu la mise en place d'un mécanisme de paiement de services environnementaux.

C'est-à-dire ?

C'est-à-dire récompenser tous ceux qui vont contribuer à la préservation de l'environnement, et notamment des forêts, dans le secteur agricole. Il y a aussi un accompagnement de l'Etat pour la modernisation des exploitations, car si l'agriculteur arrive à préserver la forêt et réussit à maintenir son niveau de production, et même à l'améliorer, nous pensons qu'il n'y a pas de raison qu'il n'adhère pas à cette politique.

Cela passe par le dialogue ?

Exactement. Dialogue avec les filières de l'arbre et sensibilisation des populations locales. Et à côté de ça, il y a des mesures d'incitation, des mesures d'accompagnement qui vont permettre de mobiliser une plus grande adhésion des populations. D'ailleurs, ces populations voient bien par elles-mêmes les changements climatiques. Si on arrive à leur expliquer que certaines pratiques agricoles contribuent à la raréfaction des pluies, à la dégradation des sols, mais qu'il existe des solutions qui peuvent leur permettre de produire et de sécuriser leurs revenus pour pouvoir tirer le maximum de profit de l'activité agricole, il n'y a pas de raison qu'elles n'adhèrent pas à cette politique. Mais j'insiste : tout passe par le dialogue. Nous n'avons pas prévu de faire les choses par la force.

Ce dialogue, qui le mène ? ... suite de l'article sur RFI

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